L’Abbaye de Chaalis fête le tricentenaire de Jean-Jacques Rousseau 


L’abbaye de Chaalis
fête le tricentenaire
de Jean-Jacques Rousseau




Rousseau et la nature

L'idéal d'une nature libre

L’amour de Rousseau pour la nature, qu’il préfère sauvage et indomptée, a marqué toute son œuvre. Elle est pour lui propice à l’exercice des sens et au vagabondage de l’imagination.

"En entrant dans ce prétendu verger, je fus frappé d'une agréable sensation de fraîcheur que d'obscurs ombrages, une verdure animée et vive, des fleurs éparses de tous côtés, un gazouillement d'eau courante, et le chant de mille oiseaux, portèrent à mon imagination du moins autant qu'à mes sens"
Julie ou La Nouvelle Héloïse, Quatrième partie, Lettre XI, 1761, "Le paradis artificiel de l'Elysée"

Rousseau, un passionné de botanique

C’est lors de son exil en Suisse en 1762, que Rousseau va se passionner pour la botanique. Il constitue alors son premier herbier. Chassé de Suisse, Rousseau s’installe en Angleterre où il rencontre la duchesse de Portland, férue de botanique, et poursuit sa collecte de plantes. Il lui enverra des herbiers portatifs et entretiendra une longue correspondance avec elle.

Le philosophe ne cessa d’herboriser durant ses voyages. Il conçut ses dernières planches d’herbier à Ermenonville même en compagnie du fils du marquis de Girardin.

Les Lettres élémentaires sur la botanique et Les Fragments pour un dictionnaire des termes d’usage en botanique nous révèlent que son goût pour la classification le conduisit à une étude très pédagogique des plantes.

"L’étude de la nature nous détache de nous-mêmes et nous élève à son Auteur. C’est en ce sens qu’on devient vraiment philosophe. C’est ainsi que l’histoire naturelle et la botanique ont un usage pour la sagesse et pour la vertu."
Lettre à la Duchesse de Portland, septembre 1766

La nature , le domaine de la rêverie

Aujourd’hui, le domaine de Chaalis nous rappelle la passion du philosophe pour la nature. De sa "cabane" on découvre un paysage qui rappelle celui de Meillerie dans La Nouvelle Héloïse. Sur les rochers, on peut encore déchiffrer en italien, des vers de Pétrarque que le marquis de Girardin avait fait graver. De même, le parc Jean-Jacques Rousseau à Ermenonville, à été créé par le marquis de Girardin qui s’est inspiré de l’œuvre de Jean-Jacques Rousseau.

"Les plantes semblent avoir été semées avec profusion sur la terre comme les étoiles dans le ciel pour inviter l’homme à l’étude de la nature […] Me voilà donc à mon foin pour toute nourriture, et à la botanique pour toute occupation."
Les rêveries du promeneur solitaire, septième promenade, 1777